Le voyage d’Obaidullah : Nous avons quitté notre pays à cause de la guerre

Parlez-nous un peu de toi et de ton départ d’Afghanistan

Bonjour, Je m’appelle Obaidullah, j’ai 18 ans, je suis né le 6 septembre 2006 à Kunduz, en Afghanistan. En mai 2019, je suis parti de chez moi avec mon grand frère pour venir en France. À ce moment-là, j’avais 13 ans. Nous avons quitté notre pays à cause de la guerre. Nous ne voulions pas nécessairement venir en France, mais simplement trouver un pays calme pour avoir un meilleur avenir. On nous a dit que la France c’était un pays magnifique. Je suis arrivé en France en septembre 2019.

Comment s’est passée ton arrivée en France ?

C’était très compliqué pour moi, et je ne savais pas quoi faire. J’étais sur la route pendant deux ou trois jours avant d’être pris en charge par la police de Paris. Je ne parlais pas du tout français, et c’est grâce à un traducteur afghan que j’ai pu expliquer ma situation, qui j’étais et d’où je venais. Après sept heures d’entretien, j’ai été pris en charge par la Maison des enfants.

Au début, j’étais très triste parce que j’étais tout seul et que je ne connaissais personne. Puis j’ai rencontré un autre Afghan de mon âge qui avait quitté son pays pour les mêmes raisons que moi. La Maison des enfants nous a aidés à nous inscrire à l’école, à élaborer notre projet pour l’avenir.

J’ai été au collège Évire à Annecy, où j’étais en classe de 4ème. Je ne parlais pas français et ne savais pas écrire non plus. Je n’avais pas d’amis et je ne connaissais personne, car je ne savais pas parler français ni quoi dire.

Comment as-tu appris le français ?

Grâce au collège et à Guillemette, de l’association Lake Aid, qui m’a beaucoup aidé, j’ai pu apprendre le français. Je connais Guillemette depuis 2020, c’est elle qui m’a beaucoup aidé à apprendre à lire et à écrire en français. Grâce à elle, j’ai vu mes progrès en cours.

Qu’as-tu accompli depuis ?

J’ai ensuite fait un CAP Carrosserie au lycée Gordini, car je voulais devenir carrossier. Au début, je ne pouvais pas travailler dans une carrosserie parce que je n’avais pas de carte d’identité. J’ai fait une demande d’asile pour obtenir des papiers. J’ai reçu ma carte de séjour de 10 ans, ce qui m’a rendu très heureux et m’a motivé encore plus. Ensuite, j’ai fait une demande de nationalité française au tribunal, et ils ont accepté ma demande. J’ai enfin reçu ma carte d’identité française. Aujourd’hui, je suis français, comme tous les autres français.

En même temps, j’ai obtenu mon diplôme de carrosserie. Maintenant, je travaille dans une belle carrosserie à Annecy, chez BMW Carrosserie Parmelain. Je suis vraiment fier de moi, et je remercie toutes les associations qui m’ont aidé, grâce auxquelles j’ai pu avancer dans ma vie.